20 mai 2024
« Ensemble, pérennisons le baluchonnage ! »

Le 16 mai 2024, le 9ème Colloque de Baluchon France a permis de dresser un état des lieux, seize ans après la mise en place du premier service expérimental en Normandie, et de rappeler l’urgence de déployer, et donc de financer, un mode de répit indispensable aux proches aidants.

« Pourra-t-on offrir le baluchonnage aux proches aidants qui en ont besoin en France ? Bénéficiera-t-il enfin de financements dédiés ? », a questionné Marie-Pascale Mongaux, Présidente de Baluchon France en ouverture du colloque de l’association organisé au Conseil départemental de la Gironde.

Dans son bilan des cinq années d’expérimentation des services adhérents, Rachel Petitprez, Directrice de Baluchon France, a mis en lumière trois conclusions : une forte satisfaction des personnes aidées, des proches aidants et des professionnels, une vigilance en matière réglementaire s’agissant notamment des dérogations au droit du travail et une mobilisation sans relâche pour rechercher des financements. Rachel Petitprez a également rappelé que 518 baluchonnages ont été réalisés depuis 2020, soit 2 113 journées et 470 duos aidants-aidés. Retenons enfin que 44% des aidés baluchonnés sont atteints d’une maladie d’Alzheimer ou apparentée.

Le baluchonnage à la française

Ancienne aidante de son conjoint, malade Alzheimer jeune, Martine Lissart, Présidente de France Alzheimer Gironde a pour sa part regretté de n’avoir pu bénéficier du baluchonnage. « Je ne réalisais pas à quel point je pouvais être fatiguée physiquement et moralement. On peut aussi devenir maltraitant sans le savoir. Le répit est indispensable. Je ne me suis toujours pas remise d’avoir dû placer mon mari en urgence. N’attendez pas que ce soit trop tard ! », a-t-elle témoigné. Avant d’appeler les financeurs « à agir » !

Responsable du suivi des politiques publiques de France Alzheimer, Lorène Gilly a également plaidé avec force pour que « tous les aidants puissent avoir accès à cette solution de répit de longue durée au moment où ils en ont besoin. Le cahier des charges proposé par Baluchon France, particulièrement exigeant, représente une sécurité pour l’ensemble des personnes concernées, malades d’Alzheimer, proches aidants ou professionnels ».

Si la proposition de loi pour le repérage des troubles du neurodéveloppement, adopté en janvier au Sénat et qui poursuit son chemin parlementaire, prévoit dans son article 7 un cadre légal et pérenne pour le baluchonnage, actant notamment des dérogations au droit du travail, la question du financement reste particulièrement épineuse.

Si les acteurs ont salué les efforts de Malakoff Humanis et d’AG2R La Mondiale qui facilitent l’accès de leurs ressortissants et allocataires au baluchonnage, Jérôme Dupont, Directeur adjoint de l’organisation de l’offre médico-sociale à l’ARS Normandie a insisté sur le rôle des plateformes de répit qui présentent une « certaine souplesse pour moduler les paliers de services offerts aux proches aidants », ainsi que sur celui des centres ressources territoriaux.