Les ateliers de cuisine sur le terrain

Participer à la confection du repas, humer les odeurs des plats qui mijotent, goûter les sauces avant de les savourer… Tout favorise l’alimentation plaisir et permet aussi de lutter contre la dénutrition.

Le plaisir et le partage sont des notions centrales des ateliers de cuisine proposés par des associations départementales France Alzheimer et maladies apparentées, et notamment celle de Paris. Derrière les fourneaux de la cuisine de l’espace Jeanne Garnier dans le 15e arrondissement, il y a Laurent Di Donato, créateur des ateliers Cuisinons ensemble. Ses casquettes, ou plutôt ses toques, sont multiples: aide médico-psychologique, assistant de soins en gérontologie et cuisinier. Devant Laurent Di Donato, des binômes aidant-aidé avec qui il est aux petits soins. Tout se passe à chaque fois dans la bonne humeur. La cuisine doit être un plaisir.

«Les recettes, conçues pour être réalisées à quatre mains, mettent en œuvre non seulement le partage des tâches et l’apprentissage des techniques, mais également le calcul mental, l’ordonnancement des différentes préparations et leur chronologie», explique Carole, aidante, à l’issue du dernier atelier de cuisine de Paris, en juin. «Les odeurs et les saveurs des ingrédients réveillent des souvenirs, ce qui encourage dans un deuxième temps le récit d’histoires.»
S’adressant à Laurent Di Donato, Carole ajoute: «Le temps d’un après-midi, j’ai un aperçu de l’homme avec qui j’avais voulu passer le reste de ma vie, je vous en remercie du fond du cœur.»

Frédéric a accompagné sa maman au dernier atelier. «Cela nous a permis d’effectuer une tâche, cuisiner, que nous aimons tous dans la famille et à laquelle notre maman a pu participer malgré sa mémoire défaillante. Ça lui permet aussi de nous montrer qu’elle est encore capable de faire des gestes utiles à tous et c’est très important pour elle. Et puis, ça permet aux aidants de passer un moment de partage avec l’aidé sans être seul à l’encadrer, dans un lieu extérieur à notre quotidien.»

Pour Frédéric et son frère, aidants de leur mère, cet atelier de cuisine est « une petite parenthèse » dans leur vie et celle de leur maman. « Cette parenthèse nous éloigne quelques heures des préoccupations liées à sa maladie. C’est d’autant plus important pour mon frère et moi que l’aidée n’est pas notre conjoint ou conjointe contrairement à beaucoup d’autres tandems, et que la vie a fait que nous sommes responsables de notre maman un peu plus tôt que d’autres aidants et depuis déjà quelques années…»

Des ateliers de cuisine se tiennent également dans le département de l’Hérault. Celui de Montpellier a d’ailleurs fait l’objet de plusieurs reportages.