2 juillet 2018
« Ce film peut aider à changer le regard sur la maladie »

Quelques semaines après la sortie du film « La Finale » dans les salles, le réalisateur Robin Sykes évoque pour Contact les difficultés qu’il a rencontrées pour obtenir des financements mais aussi les nombreux retours positifs adressés par des personnes malades et leurs proches.

Contact : Dans la Finale, le personnage joué par Thierry Lhermitte (Roland) doit accompagner son petit-fils à Paris. Atteint par la maladie d’Alzheimer, il va connaître de nombreuses péripéties durant son aventure. Pourquoi avoir choisi ce sujet comme thème de votre premier film ?

Robin Sykes : La maladie d’Alzheimer est très anxiogène. Les gens en ont très peur, notamment aux stades les plus avancés. Ce film peut aider à dédramatiser, à changer le regard sur la maladie. Je me suis inspiré d’une personne malade que j’ai connue dans ma famille, j’ai aussi fait un gros travail de documentation en amont. Mon idée initiale était de faire un film qui puisse relier deux générations et la maladie d’Alzheimer m’a semblé être un bon moyen pour y arriver. Le film ne nie pas les aspects contraignants de la maladie mais il veut rappeler qu’elle peut aussi permettre de rapprocher les gens, de faire tomber certaines barrières. Dans le film, c’est la maladie qui permet ainsi à Roland et à son petit-fils de se rapprocher et de construire une vraie relation.

Au départ il n’a pas été simple de convaincre les investisseurs

Contact : Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour réaliser ce film ?

R.S. : Au départ, il n’a pas été simple de convaincre les investisseurs. On nous répétait sans cesse que cela ne marcherait pas. Dans l’écriture non plus cela n’a pas été évident. Je me demandais sans cesse si la maladie était montrée de manière assez crédible, si on ne manquait pas de respect aux personnes malades ou à leurs proches. L’objectif était donc d’être drôle mais il ne fallait surtout pas tomber dans le cynisme ou la méchanceté.

Contact : Quels retours avez-vous reçu du public et en particulier des personnes qui sont concernées par la maladie d’Alzheimer ?

R.S. : Les critiques ont globalement été très positives et j’ai été très agréablement surpris par les retours des personnes malades et de leurs proches. Une famille m’a par exemple confié qu’elle s’apprêtait à placer un proche malade en établissement et qu’elle avait changé d’avis après avoir vu le film. Durant les avant-premières, il est souvent arrivé que des gens se lèvent et parlent spontanément de leur situation, de leur vie avec la maladie. C’est un film qui fait réagir. Des spectateurs m’ont aussi remercié pour avoir abordé ce sujet. Nous sommes enfin très satisfaits du nombre d’entrées, plus de 600 000 personnes sont venues voir le film en salles, c’est au moins le double de ce que nous espérions.

Le DVD et le BlueRay du film seront disponibles à la vente le 25 juillet.